En juillet 2008 à l'ISTS - Festival IN d'Avignon.
Avec la participation artistique de l'ENSATT, l'ISTS et le Festival d'Avignon.
Avec Cyril Cotinaut (Socrate), Sébastien Davis (Alcibiade), Marion Delplancke (la secrétaire), Hugues Badet (le policier).
Cette proposition a pour origine un exercice proposé par Anatoli Vassiliev à l'ENSATT: séparer le dialogue de l'image, considérer l'action verbale indépendamment de toute action physique.
Nous avons abordé le dialogue de Platon Le Second Alcibiade sans nous soucier de nos corps, de l'espace, de tout ce qui pouvait avoir un rapport à l'image. Un dialogue de chaise à chaise d'une certaine façon.
Nous avons construit, à partir de plusieurs tableaux de René Magritte, notamment Le Chemin de Damas, une histoire sans paroles, à la manière des films muets de Buster Keaton.
Ces deux propositions ont été travaillées séparément comme deux spectacles autonomes et présentables publiquement comme tel.
Puis, est venu l'heure du "combiné". Jouer en même temps le dialogue et l'histoire sans paroles. Réunir les deux actions séparées.
Et créer ainsi une nouvelle histoire: si l'acteur joue bien deux partitions séparées, le spectateur quant à lui fusionne mentalement les deux lignes de jeu pour n'en faire qu'une. L'image physique devient donc une image du dialogue joué (en l'occurence le dialogue parlait de la folie), en étant bien plus qu'une illustration, mais une métaphore poétique du thème principal. La combinaison des histoires, des thèmes approfondit les deux lignes de jeu et rend la proposition unique car fondée sur une grande part d'intuition et de hasard.
En 1929, en pleine crise financière, la municipalité de New York a réquisitionné de nouveaux bâtiments pour accueillir les nombreux demandeurs d'emploi. C'est ainsi que le vestiaire de la piscine municipale a été transformé à la hâte en une salle d'attente dans laquelle on retrouve le jeune, riche et beau Alcibiade, à quelques jours des élections, venu demander en mariage la jolie secrétaire. Il a caché dans une pomme verte une bague de fiançailles qu'il s'apprête à offrir à la jeune fille. C'était bien sûr sans compter sur l'arrivée de Socrate qui, se croyant à la piscine, enfile son maillot de bain, perd ses affaires, fait des tours de magie avec des tableaux de Magritte et entame un dialogue avec son ami Alcibiade sur la folie pour les hommes de prier les Dieux d'exaucer leurs souhaits. "Car les Dieux pourraient entendre ta prière, Alcibiade, et t'accorder exactement ce que tu leur as demandé. Et pourrait alors advenir un grand malheur, si tu ignores ce qui est bien pour toi."